Je me souviens d’une scène cocasse dans les latrines du palais de Peterhof près de Saint-Pétersbourg où un pope pestait contre la désorganisation des lieux en maugréant dans sa barbe, la soutane relevée. Dans le flot de son monologue en russe, je distinguais, en français, l’expression  « cherchez la femme ».

Alexandre Dumas a laissé aux Russes l’expression favorite de son personnage dans Les mohicans de Paris, le policier Joseph Fouch qui au début de chaque enquête affirme qu’il faut chercher une femme car elles sont au centre de toutes les affaires.

 

L’enquête du Point consacrée à Monseigneur Aupetit est à charge et l’objectif est clair, faire tomber l’Archevêque de Paris critiqué pour son autoritarisme. Qui a commandé cet article dans un grand hebdomadaire classé à droite dont la parution précède de quelques jours la visite d’Emmanuel Macron au Vatican ?

Il est difficile de faire le procès d’un homme surtout quand les accusateurs restent anonymes alors il faut sortir la grosse Bertha pour anéantir, détruire, rayer du paysage.

 

Les attributs du pouvoir sont l’argent et le sexe ; il faut trouver un délit d’initié, un abus de biens sociaux, un détournement de fonds et quand il n’y a rien de ce côté-là on cherche une femme. Le curseur varie en fonction de la cible, des agressions sexuelles pour de nombreux politiques à la relation sentimentale pour Monseigneur Aupetit. L’objectif est inlassablement le même, faire tomber, il y a toujours un commanditaire et un bénéficiaire.

 

A l’heure ou l’Eglise de France traverse une crise majeure avec le rapport de la CIASE dénonçant les crimes des serviteurs de Dieu, il est du devoir de tous les chrétiens de sauver la maison de Dieu des flammes de l’Enfer.

 

Quand des journalistes emploient le conditionnel dans un article de presse, ils laissent la place à l’interprétation, au doute mais ils ont jeté l’opprobre sur leur cible.

Monseigneur Aupetit a sans doute ses défauts mais il a aussi les qualités d’un homme qui a connu le monde avant de répondre à l’appel de Dieu. Il est fait de la faiblesse de l’Homme et de la force de Dieu.

 

Sans prendre la défense de l’Archevêque, l’amour est au cœur du message du Christ et l’amour est protéiforme. Je serai le dernier des Mohicans de Paris pour arrêter de chercher la femme et trouver l’amour car je fais mienne la citation de François Mitterrand « J’ai une grande puissance d’indifférence qui devient faiblesse et misère quand il m’advient d’aimer ».